Entre l’idée d’évasion et celle d’être pris au piège: l’avion.

18 juillet 2019

Une chose est sûre : en nous embarquant dans un avion, nous perdons un peu de nos repères et nous retrouvons dans un environnement atypique. Mais aussi légitime et inévitable qu’un malaise (physiologique ou d’ordre psychologique, lié à la peur de « catastrophe ») puisse paraître dans ces conditions, il est parfaitement dansnotre pouvoir d’en réduire considérablement les risques. C’est particulièrement valable pour les troubles physiologiques : s’ils ne sont pas liés à des paramètres sur lesquels nous ne pouvons pas influer, ils ont souvent un rapport étroit avec la nourriture consommée avant ou durant le vol. Et là, on peut faire un petit effort…

Oui, certes, on devient très gourmand, une fois à bord ! On a envie de dévorer tout ce que l’hôtesse de l’air sert, et de tout boire. D’autre part, les bons conseils que l’on nous donne à ce sujet pour éviter les « incidents », ne sont entièrement et universellement valables. Ainsi par exemple, si la recommandation de consommer le plus de boissons possible (1 litre d’eau plate par tranche de 4 heures de vol), recommandation que l’on donne pour éviter le dessèchement de l’organisme, peut s’avérer bonne à suivre pour certains, elle peut clairement gâcher le voyage de passagers pour lesquels les liquides viennent un peu « de trop ». Alors c’est le vomissement (que le terme trop naturaliste nous soit pardonné !) à l’occasion de la première turbulence survenue après le repas ou, pire encore – lors de l’atterrissage !

Les incontestables mérites de l’eau à forte teneur minérale deviennent eux aussi plus discutables du moment où l’on est dans l’air : bénéfique pour les uns, sa minéralité peut s’avérer trop lourde pour d’autres passagers. Les boissons excitantes (café, thé noir mais aussi alcool) sont, quant à elles, différemment tolérées dans les conditions du vol. Dans son Trucs et astuces pour voyager en avion, Astrid Eslan, elle- même hôtesse de l’air, préconise la consommation de substituts de ces boissons qui, tout aussi stimulants, agissent d’une manière plus « soft » sur l’organisme : ainsi, la tisane de romarin peut parfaitement bien remplacer le thé noir et le café de céréales – le « vrai » café.

Quant à la nourriture elle- même, le risque qu’elle soit rejetée par l’organisme augmente quand elle est prise à une heure qui diffère trop sensiblement du moment habituel du repas. On avale des aliments à des heures parfois improbables ! Seul conseil pour ceux qui sont sujets à des malaises aériens : ne vous acharnez pas à manger le repas dans sa totalité ; dans la mesure du possible, laissez- en au moins un tiers. Cela évitera la surcharge critique de l’estomac.

Mais les ennuis d’ordre physiologique ne sont qu’un des aspects de ce qu’on peut appeler le malaise aérien, l’essentiel de ce phénomène complexe étant plutôt d’ordre psychologique et lié inévitablement à la peur d’une « catastrophe ». Et dans le large registre du mot « catastrophe », c’est celle de nature étroitement aéronautique- technologique qui reste prédominante dans l’imaginaire du passager, devançant de loin la fameuse menace terroriste qu’on fait planer au-dessus des avions (eh oui, il paraît qu’il y ait quand même quelque chose qui plane au-dessus des avions quand ils sont en plein vol !) depuis dix ans. Pour ceux qui sont sujets à la peur du « crash », il est bon de rappeler que le moment le plus risqué du voyage en avion n’est pas le décollage, ceci malgré toute l’apparence de fragilité que puisse donner le grand oiseau de métal quand il quitte le sol. Non, c’est alors que nous poussons déjà un soupir de soulagement et pressentons avec délice la terre ferme que, au contraire, l’avion entre dans la phase la plus incertaine de son aventure, l’atterrissage étant ce moment du vol qui comporte, effectivement, le plus de risques.

Dessy Damianova/Rédactrice

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