Par Caroline Baud

Initialement prévu au stade Champroux de Marcory, c’est finalement le Parc des sports de Treichville qui a accueilli ce samedi 14 septembre 2019, le grand rassemblement organisé par le PDCI-RDA/FPI et leurs alliés. Un succès incontestable au vu de la grande participation des militants des partis politiques concernés.  

Ce premier meeting a servi de test pour mesurer la capacité de mobilisation du duo PDCI-FPI, en vue de la présidentielle de 2020. En effet, depuis la rencontre entre Henri Konan Bédié et Laurent Gbagbo à Bruxelles fin juillet, les deux formations politiques confirment par ce meeting conjoint et pour la première fois, leur rapprochement. Pour Assoa Adou, Secrétaire Général du FPI : « Nous vivons un grand jour, le PDCI et le FPI sont ensemble pour sauver la Côte d’Ivoire ».

Perçu comme un avertissement au gouvernement d’Alassane Ouattara, le succès populaire de ce meeting inédit des deux ex-rivaux (Gbagbo et Bédié) est une première dans l’histoire politique de la Côte d’ivoire. C’est aussi, une étape importante vers une possible alliance électorale, indispensable pour espérer déloger du pouvoir en 2020 le RHDP, la formation du président Alassane Ouattara, qui en détient actuellement tous les leviers.

Prenant la parole, Alain Lobognon a appelé les militants du Parti Démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), ceux du FPI de Laurent Gabgbo et les militants des partis alliés à se mobiliser. Le message principal de cette première grande manifestation conjointe étant la réconciliation.

En effet et sous le signe de la « réconciliation nationale » qui n’est toujours pas effective à ce jour, les différents orateurs qui ont tour à tour, pris la parole lors du grand meeting de Treichville, ont tenu rappeler l’importance de ce vœux, cher aux ivoiriens.

Mais peut-on parler de réconciliation lorsque les enfants de la Côte-d’Ivoire sont en exil ? C’est ce qu’a tenu à réaffirmer le Pr Maurice Kakou Guikahué lors de sa prise de parole. Il a fustigé les méthodes du président Ouattara en exhortant ce dernier à « proclamer une amnistie complète afin que tous soient pardonnés, que les exilés reviennent et que les procès politiques prennent fin. Ce n’est que comme cela que la réconciliation sera possible. »

Pour ce premier meeting conjoint, on peut déplorer l’absence de celui qui est à l’origine de tout, à savoir le président Henri Konan Bédie. Mais, la veille du meeting, le secrétaire exécutif du PDCI-RDA, avait déjà anticipé cette absence en déclarant que « le président Bédié a été réservé pour le meeting du 19 octobre à Yamoussoukro et que Treichville était une sorte de mise en forme en attendant le grand rendez-vous de Yamoussoukro. »

On a heureusement pu compter sur la présence triomphante de Simone Gbagbo, l’épouse de l’homme qui se bat tous les jours pour la démocratie. Largement applaudie à son arrivée par les militants, Simone Gbagbo, l’épouse de l’ex-chef d’Etat Laurent Gbagbo a été accueillie en vrai super star.

Face au succès de cette première manifestation, Alassane Ouattara doit-il s’inquiéter ? Pour son entourage, il n’y a aucun souci à se faire car c’est un coup de bluff qui ne fera pas long feu.

Une chose est certaine, avec ce meeting, la nouvelle plateforme de Bedié pourrait bien bénéficier d’une nouvelle dynamique favorable et il y a de forte chance que ce premier meeting ne soit que le début d’une longue mobilisation, qui, si elle est bien conduite, portera l’opposition au pouvoir, à condition qu’elle reste unie. A 13 mois de l’élection, on peut effectivement dire que l’échiquier politique ivoirien est en pleine ébullition.

Caroline Baud-Journaliste

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