En effet, dans l’ensemble, les taux pour une hypothèque à taux fixe sur dix ans sont passés de 3,2 % à 2,7 % et ont clôturé le trimestre à une moyenne de 2,5 %. Ainsi, pour la première fois depuis l’été 2010, les hypothèques à taux fixe sur 10 ans évoluent à nouveau en dessous de la barre des 3 %, passant même à un niveau légèrement inférieur aux chiffres du troisième trimestre 2010 (2,8 %).
Les échéances à 5 ans ont également régressé : 2 % en moyenne, contre 2,5 % au trimestre précédent. Fin septembre, les taux ne se montaient plus qu’à 1,8 %. À titre de comparaison : jusqu’ici le taux le plus bas de ces dernières années avait été atteint au troisième trimestre 2010, avec 2,1 %. Dans l’ensemble, la courbe des taux est nettement descendue. Par contre, les taux des hypothèques variables sont restés étales à 2,7 % sur tout le trimestre.
Libor très demandé
Étant donné les faibles taux, on observe un déplacement de la demande en fonction des différents modèles d’hypothèques. Ainsi, les hypothèques Libor ont gagné en popularité au dernier trimestre. Au sein de la Bourse aux Hypothèques de comparis.ch, elles ont constitué 13 % de la demande totale, atteignant même finalement 20 % en septembre 2011, et ce contre tout juste 9 % au trimestre précédent. Il s’agit là d’une poursuite de la tendance qui avait pris forme voilà environ une année. En effet, partie de 5 % au troisième trimestre 2010, la proportion d’hypothèques Libor dans la demande totale n’a cessé d’augmenter et se situe actuellement à son niveau le plus élevé depuis le début du suivi de comparis.ch, au premier trimestre 2003.
Les emprunteurs misent de plus en plus sur ce modèle, bien que le taux Libor puisse fluctuer à très court terme et recèle ainsi des risques en soi. La manifestation d’un certain sentiment de sécurité à cet égard pourrait bien en partie découler des interventions de la Banque nationale suisse sur le cours de l’euro. Martin Scherrer, expert ès banques chez comparis.ch, explique que « vu la fixation d’un cours minimal pour l’euro, le risque que la Banque nationale suisse relève les taux est encore moins important qu’auparavant ».
La demande en hypothèques à taux variable à cédé du terrain par rapport au trimestre précédent, passant de 16 % à 10 %. Les hypothèques à taux fixe demeurent de loin le modèle de financement immobilier le plus apprécié. Si l’intérêt à leur égard avait quelque peu diminué au trimestre passé, il a repris de la vigueur ces trois derniers mois. La demande a augmenté de 69 % à 73 %.
Les échéances courtes perdent les faveurs du public
Au sein des hypothèques à taux fixe, les modèles à long terme (7 à 10 ans) ont à nouveau la cote (graphique 4). Après avoir plongé à 58 % au deuxième trimestre, la part de la demande en hypothèques à long terme est remontée à 65 % au troisième trimestre. Par contre, la popularité des échéances courtes (1 à 3 ans) s’est encore effritée, s’effondrant de 10 % à 5 %. Leurs homologues à moyen terme (4 à 6 ans) ont légèrement reculé, de 32 % à 30 %. Par conséquent, l’échéance moyenne souhaitée s’est rallongée de 7,3 à 7,8 ans. Cette valeur se situe ainsi au même niveau qu’au premier trimestre de cette année.
Sur la base du contexte de taux actuel, Martin Scherrer identifie deux possibilités judicieuses pour les propriétaires immobiliers : « Soit conclure une hypothèque à taux fixe à long terme afin de bénéficier de la faiblesse des taux pour de nombreuses années, soit tabler sur une hypothèque Libor à court terme pour s’en sortir encore mieux financièrement, du moins au début. »